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Un entretien avec Annie Couget

Réponses d'ANNIE COUGET, sculpteur et scénographe, chargé de cours à l'Université  Jean-Jaurès de Toulouse, aux questions de Monsieur Tjeri Liu, commissaire de l'exposition. Qui est mieux placé pour ces questions que l'artiste qui partage sa vie ? 

"Mais finalement, où est l'artiste ?" me demandez-vous.

Mais il est là... derrière son pinceau, à l'écoute de la nature... et il passe sa vie à peindre.

Ce qu'il peint ?

Ne vous y trompez pas, c'est toujours le même sujet. Il le décline sur ses toiles.

Sa muse : c'est la lumière. Elle qui caresse, révèle ou efface à l'envi, les objets, les paysages, les personnages ...

Et immanquablement, elle jaillit de ses toiles, rythmées en profondeur par des couleurs claires et franches, sourdes et veloutées qui se renforcent mutuellement jusqu'à l'épanouissement final d’une trompe l'œil vibrant qui nous interpelle.

Une peinture au chromatisme puissant qui impose sa perspective, son ressenti de la profondeur, qui dématérialise la surface de la toile, transforme les pigments en lumière et, par là même, nous transporte, au-delà d'un réalisme quelconque, vers les profondeurs de l'essence du visible.

Et ce, sans aucun subterfuge, sans tricherie, sans épaisseur. Beaucoup de travaux artistiques tournent aujourd'hui autour de cette quête sans jamais y arriver vraiment (peinture sur verre, semi bas-relief...) Il y a toujours un truc, une ficelle.

Christophe Giral, en peignant le réel, en analysant comment notre œil perçoit la lumière, est arrivé à écrire l'espace.

"Alors c'est scientifique".

Peut-être, à la marge entre art et science en effet : c'est la mise en évidence de l'existence d'une perspective chromatique.

Mais Brunelleschi a démontré le caractère universel de la perspective linéaire, il n'a pas été mis au banc des artistes pour autant à cause de son côté scientifique.

On vit une époque bien singulière où l'artiste se doit à un intellectualisme primordial, sans lequel pas de salut possible. En face de lui une élite d'initiés convaincue de détenir la vérité et qui, somme toute, véhicule un académisme comme un autre.

La peinture de C. Giral et sa démarche, puisqu'il en faut une, c'est à l'instars des impressionnistes, un retour à la nature. Que faire d'autre face à un académisme sûr de lui-même ? Mêmes problèmes, mêmes solutions...

Eux aussi sont retournés à la nature, ont remis en question les enseignements de l'époque pour donner à l'art de peindre un nouvel élan. Ils ont étudié le motif inlassablement, jusqu'à trouver dans la beauté des couleurs qu'ils voyaient sur nature, un assemblage novateur, un renouveau plastique que chacun depuis a reconnu et apprécié à sa juste valeur mais qui, à son époque, fit polémique.

Le temps finit toujours par venir à bout des a priori et personne aujourd'hui ne se demande plus si un peintre impressionniste est bien un artiste !

"Oui mais, il utilise la photographie !"

Bien sûr, et même l'ordinateur : il faut être de son temps.

D'ailleurs aujourd'hui la photographie est reconnue comme un art et quel est l'artiste qui ne s'en sert pas ?

De plus Christophe Giral dans sa peinture va bien au-delà du réalisme photographique, au-delà même de ce courant pictural auquel quelques-uns le raccrochent par facilité : l'hyperréalisme. Mais ses toiles ne sont pas vraiment dessinées, elles sont claires et vibrantes et le dessin n'est que couleur. Si elles paraissent hyperréalistes c'est grâce à l'utilisation de la perspective chromatique.

L'évolution est là : le peintre Christophe Giral "ce musicien de la lumière" peut désormais rendre l'espace palpable au sein même de la toile. Sa signature, un tampon contenant trois lettres : MDL (Musique De Lumière) entérine l'affaire.

Son art consiste à faire oublier la matière picturale pour transmettre au spectateur, envouté par la magie des couleurs, la poésie de la lumière et de l'espace.

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FRANCIS BARLIER

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